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samedi 3 décembre 2016

Itinéraire 66

Sur la route des pas perdus, il marche en somnambule vers la falaise tout au bout du rouleau dévoré par le chien. La pluie qui tombe à travers la canopée a lessivé et lavé son visage, chaudes larmes de froids sanglots, ses amis ont été trop clairsemés. 

Les images se dédoublent, redondantes devant ses yeux, métaphore de la complexité du réel. Les mal attentionnés trouvent des stratégies pour faire croire qu’ils sont les bons et que les autres sont les méchants. L’âne donne ses coups de sabots en douce et en drone, l’éléphant trompe son monde en dessous de la ceinture de rouille. 

Il essaie le plus possible de ne pas se cogner les pieds aux pierres qui roulent vers le passé, portées par un vent mauvais. La hiérarchie des normes est inversée mais quelle connerie, la sécu est blessée et ils vont la tuer. Fort Mc Murray a cessé de brûler, Alep s’est brisée sous les bombes, le Habano s’est éteint et lui, il se souvient de Tchernobyl à jamais radioactive sous son sarcophage d’acier. 


Un nénuphar a poussé dans son jardin secret, tout doucement au fil des jours, avec un peu d’écume, sans faire de bruit. L’homme n’accepte pas la déchéance dans sa constitution ni le scintillement des étoiles à fleur de peau. Il demeure prostré tandis que l’univers s’agite autour de lui. Il glisse dans un tunnel d’inconscience, souterrain de l’âme où résonne le bruit chaotique des souvenirs et la machine inscrit sa peur dans une logique binaire de vie ou de mort.

Victor

(Texte écrit le 3 décembre 2016)

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