Bandeau

Bandeau

mardi 28 avril 2020

En vain

Le grand chaos épidémique est survenu et ces temps incertains rendent irréel le passé récent, si lointain déjà, souvenirs ténus et nostalgiques qui résonnent encore dans sa tête.

Enfermé aux confins de sa vie bouleversée, tandis que la mort joue sa partie sur l’échiquier de Sissa, il écoute l’antienne mensongère de gouvernants qui ont amnistié leur conscience.

Les masques sont tombés et les soi-disant experts ont émergé du pandémonium. La charité s’est moquée de l’hôpital, y a pas d’argent magique et cela est fatal.

Dans les rues désertes il a l’impression de suivre son propre enterrement, décédé par arrêt de l’arbitre, trop vieux pour être intubé, la date de péremption est dépassée.

Des renardeaux musardent entre les tombes du Père Lachaise et les corbeaux, dans une atmosphère délétère, survolent la halle de Rungis, froide et triste, où attendent les cadavres sans sépulture.

Les visages et les corps familiers ne sont plus que des figures numérisées, fantômes insaisissables, qui balbutient sur la toile via les réseaux sociaux et visioconférence.

Il ne reverra jamais plus le monde qu’il a quitté il y a six semaines. Il rêve qu’il dort et devant les écrans bleus de ses journées monotones ne pense qu’au vide de sa solitude.

Victor

(Texte écrit le 28 avril 2020)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire