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lundi 11 juin 2012

Vagabondage à Lyon


Est-ce d’avoir trop pleuré que la lune s’est brisée à Tassin au pied de la colline de Fourvière où la basilique blanche et immaculée regarde avec envie  au delà de la Saône et du Rhône le crayon de la Part Dieu en érection au milieu de la ville ? 
Est-ce une rivière qui veut se confondre au grand fleuve  mais qui prise de remords  au dernier moment garde la couleur de ses eaux ?
Faut-il parcourir Saint-Georges et Saint-Jean  au gré des traboules  pour entendre plus tard  au fond de l’atelier de Saint-Paul  une horloge qui tictac et qui attend le retour du fils ?  
Fait-elle un clin d’oeil à l’ibis rouge aux ailes tachées de vert (et pas de bleu,  je ne suis pas d’accord…) qui sert de signal aux voyageurs qui descendent de Perrache, presqu’île défigurée par l’autoroute et son bunker, passage obligé entre le tunnel et les berges du Rhône ?
Faut-il passer le pont pour retrouver des amis de longue date en suivant le tram qui crisse dans le virage de la rue de Marseille, déguster un demi Saint-Marcellin et évoquer des oranges amères ?
Faut-il regarder passer la cohorte de rollers qui s’élance le vendredi-soir, dans les rues désertées et la douceur du début de la nuit de ce jour d’octobre ?
Faut il oublier que dans cette ville, le bouchon compte tout autant que le breuvage au fond de la bouteille ?
Faut-il surfer de blogs en sites pour découvrir ce qui s’est passé ce samedi en fin de vendanges à Vénissieux?
Est-il prudent de soulever le couvercle de cette boîte de Pandore, près du petit bistrot qui rassure le solitaire de Thiron-Gardais et entendre des Causeuses causer, de la poésie se dire et même tenter de devenir gestuelle ?
Le papier des journaux, qui ne renaîtrait pas de ses cendres, espère-t-il une nouvelle vie plus colorée dans les mains expertes de Jacotte et de quelque blogueuse de haut vol ?
Et à Lyon, capitale des Gaules, une telle journée peut-elle finir sans que se fasse ripaille ?
La nuit tombée, en attendant les derniers métros, est-ce que ce sont des casques qui luisent à la lumière des réverbères, et l’ombre des uniformes qui obscurcit la clarté de cette journée ?
Il est vrai qu’à cette heure là, un bus brûlait à Marseille.

Victor

(texte écrit le 5 novembre 2006)

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